Après avoir remonté la rivière Camopi, puis une vaste mangrove immergée, on aperçoit la cascade qui gronde au milieu de la forêt. On installe un petit barbecue sur des pierres plates et de larges morceaux de poulet sur les braises. La musique crache du kompa haïtien sur une vieille enceinte portable : la fête commence.
Crique Diamant questionne le rapport à l’image et à la tradition chez la jeunesse autochtone, mais aussi nos rapports de pouvoir et d’empreinte post-coloniale avec les sujets filmés. Mon film d’artiste tente de tracer un portrait non- stéréotypé et sensible de la jeunesse de ce territoire d’outre-mer. La question de l’archive est primordiale dans ce film : prendre les disques dur d’origine et copier ces rushes sur un nouveau support vierge, c’est en quelque sorte refaire le voyage vers Camopi.
Ainsi, je zoome à l’intérieur de mes vidéos brutes, je fragmente les corps, je ralentis les images par seconde afin de me rapprocher de l’intime, du souvenir. C’est bien d’une sorte de film de famille ou de vacances qu’il s’agit ici.